Cocktail de fruit, retour aux temps des croisés, Liban nous voici.
Après cette nuit bien reposante sur les toits de la ville, nous avons décidé de changer de notre traditionnel petit déjeuner de l'auberge afin d'aller goutter les pâtisseries locales. A la limite du souk encore fermé, un petit commerce, que l'on pourrait appeler boulangerie, nous ouvrait ses portes. L'occasion parfaite de prendre quelques viennoiseries et de les concilier avec un mixe de jus de fruit fait maison de l'échoppe voisine.
Une fois le ventre bien rempli, nous avons repris notre route direction le Crac des Chevaliers. Cet ancien château, proche de la frontière nord du Liban, est le plus ancien et surtout le mieux conservé des châteaux datant de l'époque des croisades. Le château se dressait sur le toit d'une grande colline et l'on pouvait voir de loin la taille imposante de ses murs et tours. Il fut longtemps un poste stratégique pour les croisés contre l'envahisseur musulman. Le château a été utilisé par les Ottomans jusqu'au 19ème siècle, ce qui explique surement son très bon état de conservation. Pour le coup, nous avons visité de fond en comble les différents couloirs, locaux, pièces... du château, en suivant notre guide Alexis, qui passionné, est même allé rechercher sa lampe dans la voiture afin d'explorer les escaliers et pièces sombres où aucun touriste n'ose s'aventurer. Nous avons ainsi pu descendre vers l'enfer dans le noir complet sous le château, peut-être que le brut de la dynamo de sa lampe à fait fuir les fantômes qui se reposaient tranquillement en ces lieux, en tout cas nous ne fûmes dérangé par personne.
Le tour terminé, nous sommes allés à Tarsus afin de déposer Céline, qui finalement était restée avec nous jusque là. Un petit verre sur une terrasse en bord de mer et nous voici reparti vers le Liban pour ce qui sera notre 3ème passage de frontière en 4 jours. N'oublions pas de préciser que Yann blanc comme un linge depuis le début de la journée avait tous les symptômes de la crise de foie, deux choix possibles le petit déj avarié ou l'eau qu'il a bu chez nos paysans de la veille. En tout cas le passage à la frontière devait être rapide si nous voulions éviter un acte terroriste de sa part. :-)
Tout d'abord, arrivée du coté Syrien. Nous pensions être rodés et avoir à faire aux mêmes démarches que pour la Turquie, mais ce n'est pas sans compter sur nos amis Syriens. En effet, une taxe de sortie de 10€ par voyageur est demandée, plus les bakchich pour les douaniers.... Et dire que nous devrons refaire tout cela dans 5 jours quand nous rentrerons à nouveau en Syrie pour aller à Damas. Une fois encore, nous avons eu droit à une fouille de la voiture effectué en 10s, le temps de parler avec le douanier du match Lyon – Bayern Munich de la veille. 100 mètres plus loin, la douane libanaise, enfin ce qu'il en reste. Un petit bâtiment, 3 gardes, de grosses cordes posées au sol faisant office de barrière. Ici les douaniers parlent un peu français et nous interpellent tous afin de pouvoir échanger quelques mots avec nous. L'ambiance est plutôt décontractée, ou serait-ce notre habitude des postes frontières qui change notre perception des choses. Tout juste est t-il qu'une heure après à peine (et 60$ en moins pour l'assurance voiture), nous étions au Liban.
Les tensions politico-militaires sont toujours présentes à première vue, car sur les quelques 20kms qu'il nous a fallu parcourir pour rejoindre Tripoli nous avons eu 4 postes de sécurité/fouilles. Ces postes ne sont pas tenus par des petits bleus avec képi et matraque mais par des Rambos en armes avec, sacs de sable, blindage et tanks.
Nous avions prévu de faire étape dans cette ville. Nous nous sommes donc arrêtés dans une pension en bord de mer, le temps pour Yann, enfin, de pouvoir se reposer après avoir ressenti des douleurs au niveau du foie toute la journée, et donné par la suite ce que l'on appellera la 1ère Tourista du voyage.
Quand à Alexis il a pu découvrir un petit compagnon pour la nuit, un petit asticot dans sa couverture, la vue sur la mer n'a pas de prix :-).