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  • : 3 sacrés numéros
  • : Nous avons decide de realiser un tour du monde sans avion. La premiere partie est en cours, nous devons rejoindre l'Australie en moins d'un an. Bonne lecture.
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Nombre de pays traversés : 23

Nombre de kilomètres parcourus : 42 500

Nombre de fois malade : Yann 1 - 1 Alexis

Fil Rouge...

Yann :
Alexis :
30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 11:52

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Cocktail de fruit, retour aux temps des croisés, Liban nous voici.

Après cette nuit bien reposante sur les toits de la ville, nous avons décidé de changer de notre traditionnel petit déjeuner de l'auberge afin d'aller goutter les pâtisseries locales. A la limite du souk encore fermé, un petit commerce, que l'on pourrait appeler boulangerie, nous ouvrait ses portes. L'occasion parfaite de prendre quelques viennoiseries et de les concilier avec un mixe de jus de fruit fait maison de l'échoppe voisine.

Une fois le ventre bien rempli, nous avons repris notre route direction le Crac des Chevaliers. Cet ancien château, proche de la frontière nord du Liban, est le plus ancien et surtout le mieux conservé des châteaux datant de l'époque des croisades. Le château se dressait sur le toit d'une grande colline et l'on pouvait voir de loin la taille imposante de ses murs et tours. Il fut longtemps un poste stratégique pour les croisés contre l'envahisseur musulman. Le château a été utilisé par les Ottomans jusqu'au 19ème siècle, ce qui explique surement son très bon état de conservation. Pour le coup, nous avons visité de fond en comble les différents couloirs, locaux, pièces... du château, en suivant notre guide Alexis, qui passionné, est même allé rechercher sa lampe dans la voiture afin d'explorer les escaliers et pièces sombres où aucun touriste n'ose s'aventurer. Nous avons ainsi pu descendre vers l'enfer dans le noir complet sous le château, peut-être que le brut de la dynamo de sa lampe à fait fuir les fantômes qui se reposaient tranquillement en ces lieux, en tout cas nous ne fûmes dérangé par personne.

Le tour terminé, nous sommes allés à Tarsus afin de déposer Céline, qui finalement était restée avec nous jusque là. Un petit verre sur une terrasse en bord de mer et nous voici reparti vers le Liban pour ce qui sera notre 3ème passage de frontière en 4 jours. N'oublions pas de préciser que Yann blanc comme un linge depuis le début de la journée avait tous les symptômes de la crise de foie, deux choix possibles le petit déj avarié ou l'eau qu'il a bu chez nos paysans de la veille. En tout cas le passage à la frontière devait être rapide si nous voulions éviter un acte terroriste de sa part. :-)

Tout d'abord, arrivée du coté Syrien. Nous pensions être rodés et avoir à faire aux mêmes démarches que pour la Turquie, mais ce n'est pas sans compter sur nos amis Syriens. En effet, une taxe de sortie de 10€ par voyageur est demandée, plus les bakchich pour les douaniers.... Et dire que nous devrons refaire tout cela dans 5 jours quand nous rentrerons à nouveau en Syrie pour aller à Damas. Une fois encore, nous avons eu droit à une fouille de la voiture effectué en 10s, le temps de parler avec le douanier du match Lyon – Bayern Munich de la veille. 100 mètres plus loin, la douane libanaise, enfin ce qu'il en reste. Un petit bâtiment, 3 gardes, de grosses cordes posées au sol faisant office de barrière. Ici les douaniers parlent un peu français et nous interpellent tous afin de pouvoir échanger quelques mots avec nous. L'ambiance est plutôt décontractée, ou serait-ce notre habitude des postes frontières qui change notre perception des choses. Tout juste est t-il qu'une heure après à peine (et 60$ en moins pour l'assurance voiture), nous étions au Liban.

Les tensions politico-militaires sont toujours présentes à première vue, car sur les quelques 20kms qu'il nous a fallu parcourir pour rejoindre Tripoli nous avons eu 4 postes de sécurité/fouilles. Ces postes ne sont pas tenus par des petits bleus avec képi et matraque mais par des Rambos en armes avec, sacs de sable, blindage et tanks.

Nous avions prévu de faire étape dans cette ville. Nous nous sommes donc arrêtés dans une pension en bord de mer, le temps pour Yann, enfin, de pouvoir se reposer après avoir ressenti des douleurs au niveau du foie toute la journée, et donné par la suite ce que l'on appellera la 1ère Tourista du voyage.

Quand à Alexis il a pu découvrir un petit compagnon pour la nuit, un petit asticot dans sa couverture, la vue sur la mer n'a pas de prix :-).

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 11:51

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Quel accueil, voyage dans la campagne syrienne, nuit sous les étoiles.

Ce jour a été synonyme de rencontres.

Premièrement une rencontre française. Nous avons rencontré Céline dans notre hôtel, son ami était retourné chez lui et elle restait quelques jours de plus. Nous lui avons proposé de nous accompagner pour visiter quelques ruines dans le Kurdistan syrien au nord d'Alep et de prendre ensuite la route vers le sud. La voiture bien chargée, nous avons quitté la ville pour cette nouvelle aventure.

Comme si les habitants des village traversés savaient où nous allions, ceux-ci nous interpelaient à chaque fois que nous prenions une mauvaise direction. Nous avons même eu droit à un motard pour nous escorter jusqu'à la bonne route.

Une fois dans le nord nous avons remarqué que cette partie de la Syrie est le paysage méditerranéen typique, des collines, des oliveraies à perte de vue, le sol rouge et sec, des petites rivières... La région est très agricole, et il était fréquent de croiser des familles se déplaçant sur des tracteurs.

Nous nous sommes arrêtés à Cyrrhus, où une ancienne église avait été transformée en mosquée. Des Kurdes étaient en train de préparer à manger et nous ont invité à prendre le café avec eux. La barrière de la langue ne nous a malheureusement pas permis de beaucoup échanger avec eux, mais en tout les cas le contact humain étaient très chaleureux et les sourires remplaçaient facilement les mots.

Sur la route nous menant au sud nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant. Un homme en costume était en train de prier, et nous l'avons ensuite invité à notre table. Il était avocat et nous a parlé de son pays et de la mauvaise légitimité d'Israël. Peut être parce que nous avions une femme à notre table, ou peut être qu'il ne souhaitait pas nous déranger, dans tous les cas il a préféré manger à part lorsque nous avons eu fini la conversation.

En continuant vers le sud nous sommes allés à la découverte des villes mortes. Bien sûr encore perdus nous avons dû demander notre chemin sur la route, les quelques mots d'Arabes suffisaient souvent et les gestes faisaient le reste. Ces villes du sud d'Alep ont été abandonnées et aucune raison n'a encore été trouvée par les archéologues pour définir pourquoi les habitants avaient fui ces villes.

Des paysans ont depuis occupé les lieux, et comme le reste de la journée, nous avons fait de nouvelles rencontres. Des enfants nous ont emmené voir leur grand-père qui nous a ouvert les portes de la cité, qui dorénavant lui servait d'étable pour son bétail. Ibrahim senior était habillé dans un pur style arabe, une Djellaba longue et sombre et un Kéfié blanc et rouge. Les deux Ibrahim (le papy et son petit-fils) nous ont invité à prendre le thé chez eux et nous avons essayé de converser. Yann s'est senti obligé de gouter la cigarette que notre hôte venait de préparer, la toux et les larmes qui lui ont mouillées les yeux ont fortement réchauffé l'ambiance.

Finalement nous avons fait halte pour la nuit à Hama et avons trouvé une auberge qui nous a proposé de dormir sur le toit pour une somme modique. On dirait bien que le voyage commence vraiment...surtout que quelques gouttes sont venues perturber notre sommeil, enfin sauf Alexis bien entendu, qui n'a sourcillé ni à la pluie ni à l'appel à la prière de 5h du matin, pourtant bien longue...et longue est un euphémisme, nous aurions pu penser que les « «  étaient entrain de se parler par micros interposés. Ali demandait surement à Momo s'il avait bien dormi et celui-ci ne pouvait s'empêcher de raconter ses rêves. Nous devions de toute manière nous en douter car au moment du coucher et après avoir observer la ville qui courait à nos pieds, nous avions remarqué toutes les lumières vertes fluo qui permettaient de distinguer les différents minarets. Leur nombre était incalculable, et la prière du matin ne pouvait qu'être notre pire cauchemar, sauf bien sûr pour notre dormeur invétéré.

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 11:32

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Adieu Turquie, bienvenue en Syrie, la voiture c'est l'aventure.

Un grand merci à l'agence BNP de Gazientep qui nous a permis de retirer des dollars dans un de ses distributeurs. Nous allions enfin pouvoir entrer en Syrie, enfin, il ne fallait pas être trop sûr de nous pour ne pas être encore déçu si un nouveau document manquait.

Le passage Turc s'est passé sans problème, en même temps nous commencions à connaître la procédure et les moyens d'arriver à nos fins rapidement, coups d'épaules, guichets cachés, coups de tampons supplémentaires... La nouveauté allait arriver avec notre entrée sur le sol syrien après la traversée des champs minés que les Turques doivent nettoyer depuis que les Kurdes se sont calmés du coté syrien.

Premièrement nous devions changer de l'argent à la banque internationale installée dans ce poste frontière, une petite maison dont les tiroirs étaient remplis de devises et un petit vieux pour nous servir. Comme toujours aux postes frontières les coups de coudes sont légion et la loi du plus fort l'emporte, notre entrainement commençait à porter ses fruits et nous avons été servi rapidement. Pour de futurs voyageurs, un petit conseil prenez des dollars avant chaque frontière, le coût peut être important à cause des assurances, taxes de douane, bakchich... par exemple cela nous a couté 65$ pour traverser la frontière syrienne.

Ensuite direction le bureau d'assurance, juste une formalité, 5 minutes et c'était fini. Puis, le visa pour la voiture, comme d'habitude c'était la tâche qui nous a pris le plus de temps, et la file d'attente était, comme à son habitude, très longue. Petit contrôle de routine des bagages et du véhicule puis, c'était à nous de nous enregistrer et de répondre aux quelques questions habituelles, et nous sommes entrés en Syrie, avec une petite anxiété, la voiture avait effectivement eu du mal à redémarrer, peut être encore un problème de batterie.

Traverser une frontière par la route est toujours incroyable, c'est génial de faire quelques kilomètres et voir le monde changer du tout au tout. Nous avions quitter l'européenne Turquie, pour entrer dans un pays arabe. L'architecture nous a fait tout de suite penser que le pays était très vieux, et qu'il était civilisé depuis des millénaires. Nous sentions vraiment que nous entrions dans le berceau de notre civilisation contemporaine. Nous aurions dit que le style des battisses n'avait pas bougé d'un iota depuis un incommensurable nombre d'années. Les villes que nous avons pu croiser étaient composées de battisses de plein pied sans étages, avec des toits plats. La couleur dominante était le blanc et les murs étaient encore fait de pierres. Nous nous serions cru au temps des croisades, des assassins et des sultans. Le dépaysement était complet.

Les Turques conduisent mal mais comme a pu le dire le chauffeur turc d'un couple que nous avons rencontré à la frontière, « ces Arabes ne savent vraiment pas conduire » et nous confirmons largement. Nous sommes arrivés dans le chaos à Alep, nous avons eu une symphonie de klaxons jusqu'à notre arrivée à l'hôtel, il n'y avait aucun feu, les piétons traversaient à tout moment et n'importe où. Comme d'habitude nous nous en sommes bien sortis et avons garé la voiture à un emplacement qui nous semblait être parfait.

De retour à la voiture un joli sabot s'était entiché de notre jante. Quelques passants nous ont aidé à trouver le propriétaire. Celui-ci nous a expliqué les règles et a libéré notre voiture pour 2 euros plus bakchich. Finalement on s'en sortait bien jusqu'au moment fatidique de démarrer, et là plus d'accélérateur et le moteur qui calait à chaque fois que nous tournions la clef.

Notre ami au sabot est allé chercher un type qui buvait un jus de fruit dans le magasin d'à coté et celui-ci nous a réparé la voiture en deux temps trois mouvements. Quelques aspirations d'essences avec la bouche, deux trois coups de tournevis et c'était réglé. Nous savons maintenant changer une batterie et injecter l'essence directement par la bouche dans le moteur, il nous reste plus qu'à savoir changer une roue et on sera des mécanos professionnels :-).

Le Souq d'Alep n'a absolument rien à voir avec le grand bazar d'Istanbul. Istanbul c'est DisneyLand, des touristes de partout et des maillots de Zidanes, des polos Lacoste... à profusions, par contre Alep, c'est tout autre chose. Se perdre dans le Souq c'est croiser et rencontrer des gens de toute origine sociale, du pauvre au nabab, du malade au sportif de haut niveau, du jeune au vieux, de la femme complétement voilée (c'est à dire un foulard sur tout le visage et celle-ci doit se faire guider comme une aveugle) à la petite pépé en minijupe. Les commerçants dans la grande majorité ne parlaient pas Anglais et les premiers clients étaient toujours Syriens, enfin un lieu pour faire de vraies affaires.

Comme la majorité des villes arabes Alep possède une citadelle. Chose intéressante, beaucoup de jeunes Syriens viennent à la citadelle pour discuter avec des étrangers. Première rencontre sur les marches menant au haut de la colline avec de jeunes filles. Le charme naturel de Yann avait encore fait des victimes, même avec la barbe, un Jeans n'ayant pas été lavé depuis 3 semaines et déchiré sur tout le fessier et des chaussures qui font à chaque fois pleurer les cireurs ambulants. Après une flopée de photos et un petit cadeau offert par l'une d'elle nous avons continué notre visite pour finalement tomber sur un couple d'étudiant en archéologie de l'université d'Alep. Un coca avec eux nous a permis de connaître tous les lieux qu'il ne fallait surtout pas manquer lors de notre voyage en Syrie et quelques anecdotes que nous ne pourrions trouver dans aucun guide de voyage. Par exemple, officiellement plus aucun juif ne vit en Syrie, ils ont tous déserté à la création d'Israël. A Alep leurs maisons ont été abandonnées et sont comme condamnées. Elles sont aussi facilement remarquables, ce sont les seules faites de bois. Il est fortement déconseillé de montrer que l'on a une affection pour le judaïsme dans les pays arabes.

Yann s'est finalement acheté une Djellaba ainsi qu'un kéfié en traversant le Souq à notre retour pour l'hôtel. Laurence d'Arabie is back :-). Alexis quant à lui attendra encore quelque temps pour trouver la Djellaba qui va parfaitement à son teint.

Le soir nous avons retrouvé le couple rencontré à la frontière dans le quartier arménien pour déguster un très large panel de Mezzes dans un restaurant au cadre incroyable. L'addition fut la meilleure surprise de la soirée, environ 35 euros pour 4, dans un des meilleurs restaurant de la ville ça vaut vraiment le coup.

Nous nous sommes finalement endormis au son des klaxons à défaut d'avoir des cigales sous la main.

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 19:27

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Ruines perchées, hummm c'est bon, un petit aperçu de la Syrie.

« Esprit de la nation, sauf votre respect, le travail est colossal ! » lança le gouverneur;

« Ne blasphème pas, j'ai le devoir de laisser ma trace et de rendre hommage à ma famille, c'est à dire les dieux qui nous protègent. Il sera fait selon mon bon vouloir. » rétorqua le roi de Commagène avec une certaine rage.

Cette conversation a peut être eu lieu 2000 ans auparavant lorsque le roi Antichos Ier décida d'ériger d'immenses statues le représentant entourées des dieux au sommet du Mont Nemrut situé au centre du royaume de Commagène.

Nous avons pris la route avant le levé du jour pour gravir le mont et découvrir les restes de l'œuvre de ce mégalo. Nous avons eu la chance d'avoir un petit peu d'excitation lors de l'ascension, car aucune station service n'était ouverte et nous tournions sur la réserve. Enfin un peu d'aventure dans ce voyage qui est un peu fade même si finalement nous n'avons eu aucun problème.

A 2100 mètres la partie nord du sommet était encore recouverte de neige et les parties est et ouest permettaient d'admirer les plateformes qui avaient été construites pour ériger les statues. Toutes les statues avaient perdues la tête et celles-ci gisaient au sol quelques mètres plus bas. Peut être qu'une telle folie méritait de perdre la tête...

Nous nous sommes ensuite dirigés vers la Syrie et avons fait une halte dans la ville de Gazientep, capitale renommée de la gastronomie turque. Dans cette région traditionaliste, cette ville représente l'hédonisme à l'état pur, délice des papilles, femmes bras nus, hommes sans moustache et sans le traditionnel pantalon turc fait d'un large pan d'étoffe plissé entre les cuisses qui d'après la légende permettait aux hommes de pondre des œufs sans les casser :-)

Nous avons gouté la spécialité de la ville, le Baklava, chez le meilleur patissier de Turquie. Cette pâtisserie est faite de miel, de pistaches, de beurres et de pâte feuilletée. Les Baklavas sont servis chaud et c'est un réel délice, ils commencent par pétiller sur la langue, une partie est fondante et l'autre croquante, tout simplement génial. Nous avons également testé le reste de la cuisine, en goutant quelques salades et différents types de viandes. A Istanbul vous avez le devoir de visiter Saint-Sophie, à Gazientep, c'est se faire péter le bide qui est de rigueur.

Nous avions vu qu'un haut lieu religieux se trouvait à proximité dans la ville d'Urfa, la caverne du prophéte Job. Comme un clin d'oeil nous avons du également apprendre la patience aujourd'hui. La traversée de la frontière turque se fit sans encombre, un peu de bazard aux guichets mais sans plus. Nous avons également eu la chance de rencontrer Yosef un douanier marrant, et surtout le seul parlant anglais.

Arrivés en Syrie nous interpelions le garde frontière à propos de l'assurance du véhicule, nous savions que la carte verte n'était pas valide en Syrie et que nous devions souscrire à une nouvelle assurance. Malheureusement nous ne pouvions payer qu'en cash et uniquement en dollars, euros ou livres syriennes. Bien sûr nous n'avions rien de tout cela et nous avons du rebrousser chemin et repasser par tous les points de contrôle du coté turc, c'est à dire, visa pour les personnes, visa pour le véhicule, fouille de la voiture... tout cela bien sûr au même moment que l'arrivée de plusieurs bus venant d'Iran et d'Irak, pleins à craquer. Yosef nous a bien sûr filé un petit coup de main...

Finalement nous sommes retournés à Gazientep, à quelques 70 kilomètres de là pour trouver un bureau de change et passer la nuit.



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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 19:21

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Réception de nos derniers papiers, l'eastern n'a rien à envier au western, fin de journée sur la route.

Nous avons enfin reçu notre Graal, enfin façon de parler. Aujourd'hui Arvas Cargo nous a livré la lettre de DHL que nous attendions depuis notre départ, notre carnet de passage en douane et la carte verte du véhicule. Ces documents étaient arrivés à Urgup, nous en avons donc profité pour visiter cette autre ville de Cappadoce.

Parce que nous roulions depuis quelques temps sur un des axes majeurs de l'ancienne route de la soie, nous avons pu nous arrêter dans un Carvanserail. Ce type de bâtiment était ce que sont maintenant les aires d'autoroutes et les stations services pour les routiers. Ce lieu muré et protégé permettait aux marchands de faire une halte et de passer la nuit en toute sécurité. C'était également un lieu d'échange et de commerce.

Le Carvanserail que nous avons visité était en parfait état, l'ancienne chapelle avait été reconvertie en lieu de spectacle, et des Dervich Tourneurs se sont accaparés le lieu et se produisent assez régulièrement pour le bonheur des touristes qui ont la chance d'assister au spectacle. Nous n'avons pas pu assister à ce show, mais Yann avait déjà eu l'occasion de les voir se produire dans une grotte lors d'un précédent voyage. Les personnes appartenant à l'ordre Mevlevi, plus communément appelés Dervich Touneurs, car ils communiquent avec le plus haut en dansant comme des toupies, sont les descendants d'une secte Soufi musulmane qui a été créée à Konya en Turquie. Cette secte a été interdite par Ataturk, mais parce que les danses attirent les touristes, les Dervich peuvent continuer à tourner.

Pendant les 7 heures qui ont suivi, nous avons roulé, et ce fut un réel plaisir. La route continuait sur la plateau anatolien à des hauteurs avoisinant souvent les 1900 mètres. Chaque passage de col, nous permettait d'entrer dans un nouveau monde. Il est aisé de comparer la variété des paysages avec ce que l'on peut vivre en roulant sur les routes de l'ouest américain. Ce plateau est le résultat de multiples éruptions volcaniques. Le basalte est assez tendre pour que les années le sculpte au gré des vents et intempéries, et c'est un émerveillement continu que la nature offre à nos yeux. Le paysage passe du désert de sable blanc au vert des cultures, puis à la roche rouge et jaune et enfin retourne vers une végétation méditerranéenne faite de pins parasols, de pinède sauvage poussant au milieu de rocs blanc à perte de vue...

Le soir venu, les montagnes n'étaient plus que des ombres, le couchant rendait leurs contours bleutés, et la bancheur des neiges éternelles attirait la lumière jusqu'à ce que la nuit fut totale.

Sur l'aire de stationnement d'une station service nous nous sommes arrêtés. Quelques kilométres nous séparaient du Mont Nemrut, nous devions nous lever vers 5 heures du matin pour espérer voir l'est se lever, et tout comme les statues, apprécier la vue d'un nouveau jour mais également l'horizon vers lequel nous nous destinons.

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 10:17

DSC05942.JPGÉglises dans la roche, perdu dans le canyon, coucher de soleil sur le désert.

De bon matin notre ferveur religieuse nous attira vers le musée en plein air de Goreme, non c'est une blague, le temps était magnifique et ce musée est incontournable lors d'un voyage en Cappadoce. La visite de ce lieu permet d'admirer le travail que l'ancienne communauté chrétienne de la Cappadoce a pu réaliser. Les différentes allées mènent vers autant d'églises construites directement dans la roche. Le luxe n'est pas présent comme à Rome ou à Florence, mais les peintures naïves, la petite taille des chapelles et églises, ainsi que le paysage alentour, rendent le lieu magnifique. Nous pouvions sentir que c'est bien la foi des artisans qui a guidé leurs mains, et que l'expression de leur croyance ne dépendait pas du budget alloué mais bien de leur art à l'état pur.

Pour continuer à profiter du beau temps, nous nous sommes engouffrés dans un canyon à la sortie du musée. Il existe plusieurs vallées ou canyons en bordure de Goreme. Chaque vallée propose des paysages différents, d'un coté la roche sera blanche, de l'autre rouge ou même verte. Il existe même une vallée de l'amour, ne l'ayant pas visité nous ne savons pas pourquoi elle a pris ce nom, peut-être qu'elle possède de nombreux recoins qui laissent un peu d'intimité :-).

L'après-midi fut dédié au repos et en fin de journée nous avons pris la route pour rejoindre le Sunset Point. Hautement touristique, le lieu s'est très rapidement rempli d'une bonne partie des visiteurs qui logeaient dans le coin. Après une longue attente, nous avons enfin pu admirer notre astre descendre vers l'horizon et enflammer le ciel et les roches des différents canyons.

Le soir nous avons enfin gouté la spécialité locale, un ragout cuit dans une poterie. Pour pouvoir le déguster il est obligatoire de casser la poterie. L'artifice est attirant mais le met n'était pas à la hauteur de nos espérances.



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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 19:53

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Gros diesel et cheminées de fées.

Les gros moteurs diesel des camions qui nous ont encerclé tout au long de la nuit ne nous ont pas fait de cadeau lorsqu'ils ont démarré au petit matin. Le réveil fut brutal surtout pour yann, dont le sommeil sensible n'a pas résisté bien longtemps. Il faut dire pour sa défense que la mobylette fut très active cette nuit et ne l'a pas aidé à trouver un repos serein. Très rapidement nous avons repris la route vers la Cappadoce.

L'arrivée en Cappadoce est toujours magique. Après avoir roulé pendant plusieurs kilomètres sur le plateau cappadocien nous sommes entrés dans un canyon et la féérie a tout de suite opéré. Tout autour se dressaient des cheminées de fées, qui représentaient autant d'habitations pour nos descendants des Pierrafeu. L'habitat troglodyte est de rigueur dans cette région, la roche, du basalte, est très tendre et l'homme a vite compris qu'il lui serait facile de créer son logement directement dans la roche. Les éruptions volcaniques et l'eau ont forgé ce paysage lunaire qui rappelle beaucoup les parcs américains d'Utah et d'Arizona, Bryce Canyon en tête. La route sinueuse parcourait tranquillement le canyon et nous fit passer dans quelques un des canyons et nous emmena à Goreme, capitale touristique de la région.

Nous avons trouvé une petite pension dans le village de Goreme, malheureusement vu notre budget nous n'avons pas pu nous offrir une chambre dans une des cheminées voisines, on peut se réconforter en se disant que l'on aura moins d'humidité.

La pluie nous ayant rattrapé nous n'avons pas beaucoup bougé, mais dès le premier éclairci nous sommes partis à la découverte de quelques vallées avec notre voiture.

La soirée se passa tranquillement, juste le temps d'aller prendre un verre au bar du même nom que le fameux dessin animé « Pierrafeu » (« Flinstone » en anglais) et de rentrer se coucher tôt.

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 17:58

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Encore un théâtre antique, retour sur la cote d'azur et en Espagne, et une nuit inconfortable.

La route côtière reliant Antalya à Mersin nous a offert beaucoup de surprises. Tout d'abord après une centaine de kilomètres nous avons pu admirer le théâtre d'Aspendos, surement le théâtre antique le mieux conservé de Turquie et peut être même du monde. Celui-ci est encore utilisé pour des concerts car son acoustique est toujours parfaite, les Romains avaient vraiment le don de réaliser des œuvres d'exception.

Ensuite la route nous a fait découvrir des paysages qui nous rappelaient beaucoup l'Espagne et plus particulièrement l'Andalousie. En effet après avoir passé un col nous sommes entrés dans une plaine, dominée par les montagnes qui s'étendait jusqu'à la mer. Celle-ci à première vue était couverte de hangars militaires. En y regardant de plus près nous avons remarqué qu'il s'agissait d'une multitude de serres. La culture sous plastique est aussi de mise en Turquie et bananiers, fraisiers et plants de tomates, transpiraient en groupe sous ces tentes transparentes.

Enfin le dernier paysage côtier que nous avons pu observer était très proche des bords de la Méditerranée que nous pouvons trouver dans le département du var, sauf que les falaises en Turquie sont beaucoup plus hautes. La Turquie est vraiment un pays magnifique, il suffit de faire une centaine de kilomètres en ligne droite dans une direction choisie au hasard pour découvrir de tout nouveaux paysages, il suffit de continuer un peu plus tout droit pour être émerveillé une fois de plus.

Le soir, morts de fatigue, nous nous sommes arrêtés dans une station service et comme nos voisins les routiers avons dormi dans notre véhicule.

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 12:22

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Dealers de cacahouètes, flash-back dans un village de pécheurs ottoman, repos.

Une longue traversée de la chaîne montagneuse du Taurus nous permis d'arriver à Antalya.

Après avoir déposé nos sacs dans une pension des hauteurs de la ville, où après négociation nous avons convenu d'un prix très intéressant, nous avons rejoint le port et nous sommes détendus sur des rochers, les pieds dans l'eau.

Nous avons cependant croisé sur notre route un des dealers qui sévissent dans les rues de la vieille ville. La technique est simple, ils offrent d'abord leur marchandise juste pour nous faire goûter et ensuite le palais ne peut plus s'en passer et vous vous retrouvez comme nous avec un énorme sac rempli de pralines, cacahouètes enrobées, fruits secs... Attention donc, pour le bien de vos poignées d'amour.

Le soleil amorçait son déclin à l'horizon lorsque nous avons décidé de quitter notre lieu de repos. La ville, ses ruelles, ses collines et ses nombreuses maisons ottomanes restaient à découvrir. La première chose qui nous frappa fut l'état de conservation/restauration du lieu, l'impression de neuf qui se dégageait des édifices nous fit penser que ceux-ci avaient été construit dans un passé récent. En supprimant les différentes boutiques à touristes nous pouvions aisément imaginer la vie qui régnait ici au temps du grand empire. Les rues auraient alors été emplies de différentes odeurs d'épices, des étales de poissons fraîchement péchés auraient occupé chaque recoin des quais du port. Des porteurs, le dos vouté auraient dévalé les pentes ou plus difficilement remonté leurs marchandises vers les hauteurs de la ville. L'adhan, l'appel à la prière, des deux mosquées de la cité, aurait finalement calmé cette effervescence 5 fois par jour.

Après ce petit tour nous nous sommes détendus en jouant aux échecs en buvant un thé et fumant une chicha à la pomme, mais dont le goût rappelait plutôt le charbon.

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 12:19

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Des deux cotés de hauts cols encore enneigés, assis dans la voiture, nous suivions la route qui serpentait vers le haut pour nous rapprocher du site d'Aphrodisias.

Aphrodisias était une cité antique dédiée au culte de la déesse Aphodite. La ville d'Aphrodisias atteignit son point culminant au IIIème siècle après JC, où la ville était peuplée de 15 000 habitants et était connu pour être un centre culturel majeur. L'empire Byzantin changea la donne et de nombreux bâtiments furent détruits.

Aujourd'hui la balade au milieu des ruines est très agréable, surtout si comme nous vous avez la chance d'avoir du soleil.

Sur la route qui nous ramenait à l'hôtel, nous avons eu la surprise de croiser une résidence un peu exotique. Au détour d'un virage nous sommes tombé nez à nez, ou plutôt pare-choc à carapace avec une petite tortue de terre qui traversait lentement notre chemin.

De retour à Pamukkale et après un Kokorac (kebap de tripe), Yann eu le besoin de se reposer pendant qu'Alexis parti à la conquête de la colline calcaire et des ruines d'Hierapolis.

Curieuse colline Pamukkale, toute recouverte de calcaire qui vous rend quasiment aveugle lorsque le soleil brille de son plus bel éclat. L'eau chaude, provenant de la source thermale de Hiérapolis, ruisselle le long du flanc de la colline et a créé au fil des années et des siècles maintes petits bassins aux vertus curatives, appelés travertins. L'ascension s'effectue, pied nus (un peu difficile pour les douillets), à travers cet enchainement de bains à l'eau bleue azur, avec vue plongeante sur la vallée. Une fois sur le plateau, les ruines d'une ancienne cité thermale dont ne reste en activité à ce jour plus que la piscine « antique », dont le nom même ne tient qu'aux pierres ancestrales qui gisent au fond, le reste étant totalement neuf. Plus loin sur les hauteurs, un théâtre romain magnifiquement conservé; l'occasion parfaite d'apprécier le coucher de soleil sur les bassins calcaires et la plaine. Quelle idée lui en à prise d'aller faire cette balade en tong, et surtout de vouloir suivre l'itinéraire conseillé dans le guide. La descente vers les bains fut longue, heureusement il fut accompagné au niveau des bains par quelques grenouilles curieuses qui commençaient à investir les lieux pour la nuit.

Nous avons fini la soirée sur le toit de l'auberge de nos amis à admirer la vue sur Pamukkale.

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